Une capacité autonome de défense militaire et civile
Réformer et fusionner l'AED et les éléments défense-industrie de la Commission européenne (par exemple la DG DEFIS) en un ministère européen de la défense (EUMD), créant ainsi une institution centralisée chargée de superviser les efforts de défense européens, y compris la stratégie, les opérations, la recherche, les achats et la base industrielle et technologique de défense.
Créer un quartier général militaire européen (EMHQ) chargé d'élaborer la stratégie et de prendre les décisions opérationnelles clés concernant les opérations des unités militaires de l'UE, en particulier le RDC et l'ERF. Il fonctionnera sous l'égide de l'EUMD et devrait être soutenu par une Académie militaire européenne (EMA) qui éduquera, formera et échangera une génération de personnel doté d'une culture militaire commune.
À court terme, renforcer la spécialisation régionale dans des branches spécifiques (par exemple, l'aviation, la terre, la mer) et des capacités (par exemple, cyber, amphibie, assaut aérien). Cela encouragera le développement d'avantages comparatifs et augmentera le rapport coût-efficacité et l'interopérabilité des armées de l'UE. Dans le même temps, il convient d'encourager et de normaliser les meilleures pratiques en matière d'intégration régionale des unités nationales au niveau opérationnel, en s'inspirant par exemple des unités franco-allemandes et germano-néerlandaises. Cela contribuera à une culture militaire commune et à l'efficacité opérationnelle.
À moyen terme, développer les capacités militaires communes de l'UE en veillant à ce que la capacité de déploiement rapide (CDR) soit prête à être déployée d'ici 2025, et en l'élargissant en ajoutant davantage de profils de mission, en la dotant d'équipements permanents et harmonisés et en lui fournissant du personnel de l'UE. En outre, l'UE devrait créer une Force de réaction européenne (FRI) permanente de 60 000 personnes, dotée du plus large éventail de moyens terrestres, aériens, navals et spatiaux. Son objectif principal est de constituer une force d'intervention initiale pour répondre aux menaces pesant sur l'intégrité territoriale de l'UE, en complément des armées nationales. Cette capacité sera disponible en priorité pour l'UE et en second lieu pour l'OTAN. L'EMA formera le personnel de la RDC et de l'ERF.
Mettre en place des capacités militaires conjointes immédiates de l'UE au sein d'une coalition de volontaires en créant un accord accessible à tous les membres de l'UE qui constitue un comité directeur, doté des pouvoirs nécessaires, qui peut mettre en place des unités militaires intégrées de l'UE, où les décisions sont prises à la majorité qualifiée et en coordination avec l'OTAN. Ces unités seront placées sous l'autorité du gouvernement européen réformé, comme le prévoit l'acte 7. Il s'agira d'une première étape plus rapide vers l'intégration à long terme des forces armées à l'échelle de l'UE, reflétant l'urgence du besoin immédiat d'une capacité militaire autonome de l'UE parmi les États membres qui le souhaitent.
Élargir le Corps européen de solidarité pour en faire un ambitieux programme de service civil et militaire volontaire financé par l'UE et complétant les services publics civils et/ou militaires nationaux existants.
Créer des initiatives locales de résilience par le biais d'un programme visant à soutenir et à financer des initiatives locales consacrées à la résilience numérique et civique contre les menaces hybrides. Ces initiatives permettront de contrecarrer des activités telles que les campagnes d'ingérence électorale menées par des "usines à trolls" de pays tiers.
Créer une branche civile et militaire européenne d'intervention en cas de catastrophe qui élargisse le champ d'action et les pouvoirs du RescEU, sur le modèle de l'Unidad Militar de Emergencias espagnole et du Technisches Hilfwerk allemand, et qui intervienne dans tous les types de désastres et de catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme. Nous devons créer dans nos sociétés les compétences nécessaires pour s'adapter au changement climatique et aux conflits, et une branche militaire européenne avec des institutions de la société civile dans toute l'Union permettrait de créer une "image de marque" pour les forces armées européennes et de distinguer l'UE d'autres acteurs géopolitiques en véhiculant un message positif et axé sur la défense.